Economie : Issoufou Mahamadou plaide pour un nouveau paradigme économique.

En proie à une insécurité depuis 2015, le Niger déploie plus de 15% de son budget pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens.

Nigerfocus le 14 octobre 2020 : « Au Niger, les allocations budgétaires du secteur de la sécurité ont représenté en moyenne 16% des allocations budgétaires totales entre 2011 et 2020 pour une cible de 10%. », a estimé Issoufou Mahamadou lors d’une rencontre de haut niveau organisée par les institutions de Bretton Woods jeudi dernier rapporte l’agence nigérienne de presse. 

« Sur la période 2011-2019, le déficit budgétaire global, dons compris, est passé de 2,1% du PIB en 2011 à 5,8% du PIB en 2020, pour une norme communautaire de 3%. » a poursuivi le président nigérien.

« En moyenne, sur les six dernières années (2014-2019), les dépenses de sécurité ont constitué 4,3% du PIB par an », a encore détaillé le président nigérien.

Selon Issoufou Mahamadou, la Banque mondiale et le fonds monétaire international doivent réfléchir sur « un nouveau consensus, un nouveau paradigme », estimant que le consensus actuel était né des chocs des années 1970.

« Le nouveau paradigme doit nous permettre de lutter plus efficacement contre la pauvreté et les inégalités en renforçant la solidarité, la justice, l’égalité et l’équité dans le contexte d’un monde de plus en plus globalisé », a expliqué le président issoufou.

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« Nous voulons un monde sans pauvreté », a-t-il clamé, notant que  « cela permettra d’accompagner davantage les efforts déployés par les Etats sahéliens pour la prise en charge des dépenses de sécurité au moyen d’une assistance conséquente, à la fois financière et technique. ».

Le président Issoufou a fait observer que depuis plusieurs années « des pressions importantes s’exercent sur le budget de l’Etat, au détriment des priorités du développement économique et social. ».

Plaidant la cause des pays du G5 sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad)  Issoufou Mahamadou a souhaité que « les dépenses sécuritaires soient exclues du calcul du déficit budgétaire, ce qui permettra aux Etats membres du G5 Sahel de disposer d’un espace budgétaire suffisant. ».

Balima Boureima avec anp (www.nigerfocus.com )