Cédéao: après Patrice Talon, ADO veut revoir position contre le Niger.

Le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, un des défenseurs des sanctions prises par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), a reçu, à Abidjan vendredi 16 février 2024, son homologue togolais Faure Gnassingbé Eyadéma, un des médiateurs désignés de l’organisation ouest-africaine pour les “aider à trouver une solution avec le Niger”.

Nigerfocus le 18 janvier 2024: Lors de cette entrevue qui a duré deux heures d’horloge, les deux présidents ont “passé en revue les difficultés que nous avons au niveau de la sous-région que ce soit au niveau de la Cédéao ou de l’UEMOA”, a déclaré le président ivoirien à leur sortie d’audience.

Depuis le coup d’Etat du 26 juillet dernier, les deux organisations ont imposé au Niger des sanctions allant de la fermeture des frontières au gel des avoirs des entreprises et de l’Etat du Niger en passant par la coupure de l’électricité depuis le Nigéria. 

Le Niger rejoignant ainsi le Burkina Faso et le Mali, deux autres pays membres des deux organisations et dirigés par des militaires, ont créé l’Alliance des Etats du Sahel (AES) en septembre dernier. Le 28 janvier, ils ont décidé de quitter la Cédéao dont ils sont membres fondateurs en 1975. 

L’Afrique de l’ouest est un bloc où les choses se sont passées jusqu’à très récemment. Nous devons tout faire pour que les choses continuent”, a souhaité le président ivoirien.

Pourtant, Alassane Dramane Ouattara, Patrice Talon, Ahmed Bola Tinubu et Macky Sall sont les principaux défenseurs des sanctions contre le Niger jusqu’à préconiser une intervention militaire pour rétablir le président déchu Mohamed Bazoum.

Réévaluer la gestion des crises.

Pour le président togolais, partisan de la modération, la discussion avec le président ivoirien a été “très difficile parce que les problèmes le sont”. Dans son intervention, il a évoqué les conséquences des sanctions prises par la Cédéao contre le Niger ajouté au terrorisme qui assaille le pays depuis 2015 et qui a constitué une des causes du coup d’Etat qui a porté au pouvoir le général de Brigade Abdourahamane Tiani et le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). 

Notre région n’a jamais connu de telles épreuves”, a martelé le président togolais ajoutant que le “problème du terrorisme qui nous affecte tous, (…) est un problème qui dure”. 

Selon lui, ils se sont  préoccupés de la situation humanitaire dans les différents pays. 

Nous nous sommes interrogés sur la nécessité, peut-être, de réexaminer ou réévaluer les gestions ou les règlements de ces crises-là”, a estimé Faure Gnassingbé Eyadema.

Le Togo reste le seul pays de la Cédéao à ne pas fermer sa frontière avec le Niger. Depuis le coup d’Etat, il mène une médiation entre le Niger et la Cédéao. Il s’est aussi engagé dans la résolution des crises post-coup au Mali et au Burkina Faso. 

Au Niger, il a pu obtenir la libération et l’exil du fils de Mohamed Bazoum détenu en même que son père et sa mère.

En recevant les président togolais, ADO veut certainement revoir sa position contre le Niger.  

BB (www.nigerfocus.com)