Le MNSD Nassara n’organisera pas son congrès extraordinaire ce samedi 15 août 2020. Le juge de référés l’a suspendu. Une décision qui a des conséquences sur la mobilisation des militants en cette veille de campagne électorale.
Nigerfocus le 15 août 2020 : Le juge des référés du tribunal de grande instance hors classe de Niamey a ordonné, hier vendredi 14 août 2020, la suspension du congrès du Mouvement national pour la société de développement (MNSD Nassara) sur plainte de son secrétaire général sortant Tdjani Abdoulkadri.
Le juge des référés « Ordonne au MNSD NASSARA de suspendre la tenue du congrès du parti prévu pour le 15 août 2020 à Niamey, jusqu’à l’intervention d’une décision de rejet de sa candidature par la commission des candidatures et de vérification des mandats. », lit-on sur l’attestation d’ordonnance.
Lors de son congrès ordinaire tenu à Tahoua en mars 2019, la section de Maradi n’a pas pu trouver un consensus sur son représentant devant occuper le poste du secrétaire général du parti. Même la conférence régionale organisée en mai 2019 n’avait pas pu départager Tidjani Abdoulkadri et Maman Doutchi.
C’est pourquoi par respect aux textes du parti, le Bureau politique national a lancé un appel à candidature ouvert à toutes les sections.
Dans une lettre adressée au président du parti, le 8 août 2020, El-Hadj Sani Balla, président de la section de Maradi dénonçait selon lui « une machination » qui « n’a d’autres buts que le règlement de compte personnel même s’il faut pour cela anéantir la section de [Maradi] ».
Cette « machination » c’est le rejet des dossiers des deux candidats de Maradi et l’acceptation de celle de Zinder par la Commission des candidatures et de vérification des mandats.
« La précipitation avec laquelle la candidature de Zinder a été déposée alors même que le délai accordé à la section de Maradi n’est pas épuisé et l’empressement avec lequel la section de Zinder a organisé sa conférence régionale élective témoignent de ce complot pour mettre notre section devant les faits accomplis », explique El-Hadj Sani Balla.
Le bureau politique national a décidé de faire appel de cette décision du juge de référés. Pour cela, il a un délai de 15 jours.
Déception pour des militants du parti
En décidant ainsi, le juge n’a pas seulement rendu une décision de justice, sa décision a aussi des conséquences sur les activités du parti et de son président. Depuis hier matin les grands axes de la capitale sont parés aux couleurs vert et orange, les couleurs de la formation politique qui a dirigé le Niger de 1999 à 2010.
En initiant une investiture du secrétaire général du parti, une première depuis sa transformation au début des années 90, le bureau politique voulait certainement donné le coup d’envoi d’une « campagne de proximité » en vue de rencontrer les militants du parti dans le Niger profond.
Seini Oumarou, investi depuis mars 2019, n’a organisé aucune manifestation d’envergure pour mobiliser les militants. Avec ce congrès extraordinaire, lui et les siens veulent certainement donné un coup d’accélérateur à la mobilisation des militants pour les prochaines élections prévues à partir du 13 décembre pour les locales. Balima Boureima (www.nigerfocus.com)