Niger: “Nous avons déposé les armes sans conditions” Mahmaoud Sallah.

Sans tambours ni trompettes, l’UFPR décide de ranger les armes et de rejoindre la république. Une république qu’elle a décidé de quitter un jour d’août 2020. En trois ans d’existence, le mouvement rebelle que dirige Mahamoud Sallah n’a posé aucune action militaire. Lors d’une conférence de presse animée dimanche dernier, Mahmoud Sallah a indiqué qu’ils répondent à la main tendue du président.


Nigerfocus le 16 mai 2023: Il a changé sa photo de couverture sur son compte facebook. Sur le cliché on le voyait avec le président nigérien Mohamed Bazoum. Mahmoud Sallah, président du l’Union des forces patriotiques pour la refondation de la république (UFPR), un mouvement politico-militaire né en août 2020, dans le nord du Niger, dans le département de Bilma, répondait selon lui à une invitation du président nigérien.


Le président de la république avait mené une médiation. Il nous avait tendu la main. Il nous avait demandé de venir ici pour faire la paix et travailler ensemble“, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse qu’il a animé ce dimanche 14 mai 2023.


Avant cette déclaration, le Président de l’UFPR a rencontré le présient nigérien, Bazoum Mohamed au niveau du palais de la présidence sans une couverture médiatique. Ni le site de la préseidence encore moins les comptes des réseaux sociaux de la présidence n’ont mentionné l’entretien entre Mahmoud Sallah et Bazoum Mohamed. Seul le président de l’UFPR qui a publié les photos de la rencontre.

Son organisation, dans sa première déclaration en août 2020, a mis en avant comme raisons, la corruption, le népotisme, les passe-droits et autres ant-valeurs de la démocraties pour expliquer sa création. On voyait son président en plein désert entouré des combattants avec des armes lourdes montées sur des pick-ups.


Pour Mahmoud Sallah, économiste de formation, le retour vers les autorités nigériennes est motivé par “une amélioration et les choses ont commencé à changer“.


Après trois ans, nous sommes revenus au pays, faire la paix avec le gouvernement, avec la république. Nous avons décidé de faire la paix au Niger“, a expliqué Mahmoud Sallah.
“Sans raison” une première au Niger.


Depuis son indépendance en 1960, le Niger a connu plusieurs mouvements rebelles dont le plus récente est le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) qui a déposé les armes sans un accord formel avec les autorités nigériennes. Entre 2006 et 2007, le MNJ a mené plusieurs attaques sur les positions de l’armée nigérienne. Des attaques qui n’étaient pas toujours en faveur des rebelles. L’armée a pu vaincre dans la plupart de ces attaques.


Avant cette inseurrection rebelle, dans les années 90, plusieurs groupes rebelles ont vu le jour notammet dans les régions d’Agadez et de Diffa. Des groupes qui ont finalement déposé les armes après plusieurs rounds de négociations. Ce qui a abouti à la signature de l’accord de paix en avril 1994 entre le gouvernement du Niger et les groupes armés regroupés au sein de la Coordination de la résistance armée (CRA).


Ces négociations ont notamment permis l’intégration dans l’armée et dans l’administration de plusieurs combattants.


Tous les mouvements à l’exception de celui des années 80 et de 2007, ont déposé à les armes à la suite des négociations et des accords et intégration de leurs éléments dans l’armée et dans l’administration.
Lors de la conférence de presse de dimanche, Mahmoud Sallah a indiqué qu’ils n’ont pas “les armes pour avoir des emplois“.


Ils envisagent de transformer leur mouvement en parti politique.


BB (www.nigerfocus.com)