Une délégation de la Cédéao est attendue jeudi prochain pour entamer des négociations avec les autorités nigériennes pour une sortie de crise suite au coup d’État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum. A Niamey l’arrivée de ces émissaires est diversement accueillie.
Annoncée le 10 janvier dernier, la rencontre avec les médiateurs désignés de la cédéao et les autorités nigériennes aura lieu le 25 janvier selon le premier ministre nigérien.
”Si le 25 elle décide d’arriver nous serons disposés”, a-t-il dit dans une interview qu’il a accordée à la chaîne de télévision russe Russia Today.
Ali Mahamane Zeine a également expliqué que c’est la Cédéao qui a demandé le report et non le Niger.
“D’ailleurs on était revenus pour demander à cette organisation de revenir et de respecter la date du 10 ou même le 12 janvier [NDLR], elle a refusé de venir”, a martelé le Premier ministre nigérien de la transition.
Depuis le 30 juillet le Niger est sous embargo de la Communauté économique des État de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) et de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) suite au coup d’État qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum. Des sanctions qui vont de la fermeture des frontières au gel des avoirs en passant par la coupure d’électricité par le Nigeria.
Le refus de la société civile.
Le 10 décembre 2023, le sommet de chefs d’Etats et de gouvernement de la Cédéao a maintenu une partie de ces sanctions et désigné trois médiateurs pour une négociation avec les militaires au pouvoir au Niger depuis le 26 juillet dernier. Il s’agit des présidents du Bénin, Patrice Talon, du Togo, Faure Gnassingbé et du Sierra Leone Julius Maada Bio.
C’est dans ce cadre qu’une délégation des ministres des affaires étrangères du Togo et de la Sierra-Leone a séjourné dans la capitale nigérienne.
Dans une déclaration rendue public samedi, le Front patriotique pour la souveraineté a appelé les habitants de Niamey à participer à un sit-in permanent sur les principaux carrefours de passage de la délégation de l’organisation ouest-africaine le mercredi et jeudi.
“Le Front Patriotique pour la Souveraineté rappelle aussi à la CEDEAO que le peuple nigérien ne cédera devant aucune menace, il n’acceptera de se soumettre aux desiderata de personne , qu’elle soit physique ou morale pour entamer une quelconque négociation”, a fait savoir le regroupement de la société civile.
Le Front patriotique pour la souveraineté a organisé du 2 septembre au 29 décembre 2023, un sit-in permanent pour demander le départ des forces françaises au Niger.
RD/bb (www.nigerfocus.com)