Niger : Les médecins rejettent aussi le projet de loi sur les principes fondamentaux de la santé et de l’hygiène.

Contesté par les associations islamiques, rejeté par le Syndicat des pharmaciens, médecins, chirurgiens-Dentistes du Niger (Symphamed), le projet de loi sur les principes fondamentaux de la santé et de l’hygiène n’a pas été examiné jeudi dernier par l’Assemblée nationale.                              

Nigerfocus le 13 juin 2022 : Dans une déclaration rendue publique ce lundi 13 juin 2022, le Syndicat des pharmacies, médecins, chirurgiens-Dentistes du Niger (Synphamed) a condamné « la légèreté » avec laquelle les autorités traitent des questions aussi « sensibles telle qu’une loi devant régir la vie de tout un système dans un secteur aussi important comme celui de la santé. ».

Le projet de loi en question est celui portant sur les principes fondamentaux de la santé et de l’hygiène. Ce projet de 70 articles se veut une loi régissant la vie des citoyens nigériens en matière de santé publique et de l’hygiène. Mais dans son essence il n’est pas accepté par les professionnels de la santé.

C’est pourquoi le Bureau exécutif national du Synphamed « dégage toute responsabilité car n’étant pas associé ni de près ni de loin dans l’élaboration de ce projet de loi. ».  

Tout en rappelant au gouvernement ses engagements pris dans la recherche de solution aux problèmes posés et ayant fait l’objet de protocole d’accord signé le 4 avril, le BEN Symphamed lance « un vibrant appel » à l’Assemblée nationale afin de renvoyer ce texte non consensuel pour une seconde lecture.

L’examen de ce projet de loi par les Représentants du peuple prévu jeudi dernier a été reporté à une date ultérieure. Une soixante-dizaine d’associations islamiques a porté des réserves sur 12 articles.

Les réserves des associations islamiques.   

Selon les associations islamiques signataires de la déclaration, l’examen des différents articles du projet de loi a permis aux associations islamiques du Niger de relever douze articles sur les 70 que ledit projet de loi comporte.

Parmi les articles incriminés il y a l’article 9 qui stipule que « Toutes les spécialités de la santé et de l’hygiène publique doivent être prise en considération dans les programmes de formation de l’Etat ». En réponse les associations ont rappelé la décision du gouvernement de retirer, en 2014, des manuels d’enseignements dans les collèges sur les sujets en lien avec la santé de la reproduction, la santé sexuelle et reproductive et la planification familiale.   

L’article 23 stipule que « Tout couple légalement marié a le droit de procréer selon sa capacité de prise en charge. ».

Pour les associations islamiques « cet article n’orientera pas ou n’imposera aux couple cette volonté de contrôle de naissance pour le souci du taux de réduction des natalité ? ».

« Donner la vie ou la retirer relève exclusivement de la volonté d’Allah SWT », rappellent-elles.   

Quant à l’article 63, il stipule que « l’utilisation de toutes sources de bruits intenses en milieu urbain, dans les bars, restaurants, hôtels, salles des jeux et spectacles, dans les lieux de culte, aux abords des établissements scolaires et académiques, des formations sanitaires et autres services administratifs est interdite ».

Et aux associations islamiques de s’interroger si « les appels à la prière, la lecture du Saint Coran et les prêches constituent des bruits intenses comme les autres pour ne plus utiliser les haut-parleurs ? ».

Plusieurs projets de loi en lien avec la jeune fille, la natalité, la famille qui sont en contradiction les mœurs et l’islam ont été abandonnés à la suite des réactions des associations islamiques du Niger.

BB (www.nigerfocus.com)