Niger: 25 personnes inculpées de détournements de deniers publics à la barre.

Ouverture ce lundi 9 octobre 2023, à la cour d’appel de Niamey, de la première session de la chambre des jugements des affaires criminelles du pôle spécialisé en matière économique et financière au titre de l’année 2023. Au total, 12 dossiers sont concernés par cette session qui durer une semaine. 

Nigerfocus le 9 octobre 2023: Cette session “tant attendue par les prévenus” puisqu’elle ne s’est pas tenue depuis 2018, va permettre aux accusés “d’être fixés sur leur sort dont certains gardent prison depuis plus de 10 ans” a estimé, Maazou Oumarou, procureur général près de la cour d’appel de Niamey.

Il est évident que l’attente a été longue, ce qui conduit à une certaine appréhension sur le délai des traitements des affaires judiciaires”, a déploré le procureur général. 

Cela veut tout simplement dire que notre système pénal est à repenser parce qu’il n’est pas admissible que des personnes soient en détention préventive depuis 10 ans sans que leur jugement ne soit rendu”, a repliqué Me Oumarou Sanda Kadri, bâtonnier de l’ordre des avocats du Niger dans son intervention. 

Le bâtonnier a aussi fustigé le manque de magistrats spécialisés au niveau du pôle économique et financier. 

Au total 12 dossiers, impliquant 25 personnes, seront examinés au cours de cette session qui va durer une semaine. Ils sont tous inculpés de détournements de deniers publics.    

Il s’agit des atteintes au patrimoine de l’Etat, de l’appropriation à des fins personnelles des biens appartenant à sa communauté, de son seul enrichissement au détriment de sa communauté, d’être une partie de la cause de privation à sa communauté, de certaines commodités de vie du fait de la dissipation de moyens qui doivent lui permettre”, a expliqué le Procureur général dans sa réquisition. 

Créés en 2013 auprès des cours d’appel du Niger, les pôles économiques et financiers sont compétents pour connaître  des infractions prévues et réprimées par le code  pénal, notamment la concussion, l’ingérence de fonctionnaires, la corruption et le trafic d’influence, la fausse monnaie et l’abus des biens sociaux, des infractions prévues et réprimées par l’ordonnance du 12 septembre 1985 relative à la répression du détournement de deniers publics.

La tenue de cette session intervient quelques semaines après la mise en place de la COLDEFF, une institution chargée de traquer les biens de l’Etat détournés. BB (www.nigerfocus.com)