Défense nationale: Après avoir chassé les Français, le Niger veut réorganiser le secteur.

Après la dénonciation des accords qui ont vu le départ des 1 500 soldats français, le Niger veut réorganiser un secteur longtemps laissé entre les mains des armées étrangères. Le ministre nigérien des affaires étrangères a annoncé que son pays procédera à une révision de tous les accords militaires. 

Nigerfocus le 27 décembre 2023: Revigorées par le départ des militaires français, les autorités nigériennes veulent organiser la présence des forces armées étrangères sur son sol. Dans une correspondance adressée au représentations diplomatiques des pays concernés le ministre des affaires étrangères, de la coopération et des Nigériens à l’Extérieur que depuis l’avènement au pouvoir du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), ‘le Niger s’est résolument engagé dans la voie de l’affirmation de sa souveraineté, la sauvegarde de la patrie et de la défense intérêt”. 

Dans cette perspective et conformément aux exigences du peuple nigérien, le Ministère informe tous les pays partenaires qui disposent d’une force militaire stationnée sur le territoire National, que le Niger procèdera à une révision de tous les accords signés avec lesdits pays”, a indiqué le chef de la diplomatie nigérienne.

Après le départ du dernier soldat français le vendredi 22 décembre dernier, trois pays ont encore des forces militaires stationnées dans notre. Il s’agit de l’Allemagne à Niamey dans la région de Tahoua(une centaine de soldats), des Etats-Unies à Niamey et dans la région d’Agadez (environ 1 100 soldats) et d’Italie à Niamey (environ 400 soldats). D’autres pays ont déployé des militaires dans le cadre de la coopération. 

Depuis 2012, les organisations de la société civile et les partis politiques ont dénoncé la présence des forces armées étrangères sur le territoire du Niger. Selon eux, les protocoles d’accords de leur présence ont été faits de manières opaques. 

Un projet de protocole d’accord leur sera soumis pour insuffler une nouvelle dynamique à la coopération bilatérale”, a insisté le ministre des affaires étrangères Bakary Yaou Sangaré dans sa correspondance aux représentations diplomatiques. 

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Des exigences du peuple et du CNSP

Installées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, ces forces sont aussi chargées de la formation des militaires nigériens. Cependant à l’épreuve des faits, les attaques terroristes se sont intensifiées avec des déplacements massifs des populations notamment dans la région de Tillabéry. 

Des militaires étrangers qui ont vu leur nombre augmenté avec l’arrivée de soldats français chassés du Mali et du Burkina Faso. Avant la dénonciation des accords militaires le 3 août dernier, ils sont estimés à 1 500 hommes. 

Le mardi 19 décembre dernier en recevant son homologue de l’Allemagne, le ministre nigérien de la Défense, le Général de Division Salifou Mody a dénoncé à demi-mot la présence des forces étrangères.  

‘’Les troupes étrangères dans notre pays, leur présence doit être définie par des textes, comme dans tous les pays du monde. On ne se lève pas du jour au lendemain pour s’asseoir dans un pays avec des armes, avec des chars. Il y a des conditions“, a-t-il déclaré, ajoutant que “dans tous les cas, ce qu’il faut retenir, c’est que le stationnement des troupes étrangères au Niger va être désormais soumis à l’appréciation des Nigériens“.

C’est une nouvelle page qui s’ouvre pour le Niger. La réorganisation de son armée ainsi que de sa sécurité. 

BB (www.nigerfocus.com